Hors groupe depuis le début de la saison, Romain Pouyleau retrouve le goût du jeu depuis plusieurs rencontres. 4 feuilles de matchs consécutives plus tard, le pilier gauche revient sur son début d’année compliqué et son retour au premier plan. Celui qui a fêté ses 26 ans samedi dernier nous parle également de l’adversaire du weekend, Cognac, et de son poste qu’il aime tant, celui de pilier gauche.
- Romain, est-ce que cette victoire face à Aubenas le weekend dernier donne de la confiance au groupe avant ce sprint final ?
Oui bien sûr mais comptablement c’est d’abord une belle opération. On prend le bonus offensif et ça nous permet de consolider notre place dans le top 6 et même passer 5ème, devant Chambéry. En général, le bilan est positif même si on prend encore trop de points avec des pénalités trop faciles. En première mi-temps on a imposé notre rythme et on trouvait facilement des décalages. En seconde période, on est resté un peu trop aux vestiaires je trouve. On a rendu trop facilement le ballon et Aubenas a eu le mérite de ne rien lâché. C’est vrai qu’offensivement on est mieux depuis plusieurs mois, on trouve plus de brèches. On travaille beaucoup cette phase à l’entrainement. Devant on avance plus et derrière aussi. C’est lié.
- Ce dimanche, le groupe se rend chez le dernier du classement Cognac. Après les revers à Bourgoin et Dijon, derniers à l’époque, comment abordes-tu cette rencontre ?
C’est exactement le même match qu’à Dijon et Bourgoin. Cognac va jouer sa survie dans ce championnat donc c’est dangereux parce qu’ils joueront les coups à fond. J’espère qu’on aura appris de nos erreurs lors de nos derniers déplacements. Comme pour les matchs à domicile, il faut entrer fort dans la rencontre, marquer, imposer notre rythme et ne pas les laisser espérer. Il faudra être réaliste. C’est une équipe qui ne mérite pas sa place au classement, elle est très joueuse ballon en mains avec un pack lourd et mobile à la fois. Il faut les respecter et ne pas surjouer.
- Suite aux dernières journées, le Stade Niçois a créé le trou avec la 7ème place et grapille des points sur la 4ème, le groupe regarde devant ?
L’objectif est le même depuis le début de l’année : se qualifier pour les phases finales et pouvoir se battre pour la montée. Aujourd’hui on a grapillé une place (5ème). Il reste 4 matchs plus notre match en retard donc 25 points à prendre. L’objectif est de gagner tous les matchs pour espérer même rattraper une équipe devant pour être dans les 4 et accueillir le match de barrage. Ce top 6 est costaud, il y a de grosses écuries. Massy est au-dessus dans sa régularité mais ensuite on a l’impression que tout le monde peut battre tout le monde.
- Personnellement tu reviens dans le groupe après plusieurs mois sans jouer, comment as-tu vécu cette période ?
C’est vrai que mon début de saison a été très compliqué. Je n’ai pas joué donc je l’ai mal vécu. C’était frustrant. Aujourd’hui cela fait 4 matchs que je suis sur la feuille donc je suis content de pouvoir être sur le terrain. En plus, cela fait d’autant plus plaisir que ce sont de beaux matchs (Massy, Tarbes, Dijon et Aubenas). J’ai beaucoup échangé avec David (Bolgashvili) durant la première partie de saison, j’ai continué à bosser dur aux entrainements pour avoir ma chance. Je n’ai rien lâcher pour pouvoir prétendre à une place dans le groupe. Ce fait 1 mois que je suis dedans et je veux y rester et montrer ce que je vaux malgré une grosse concurrence au poste.
- Justement ce poste de pilier gauche est si particulier non ?
C’est clairement un poste spécial, c’est le numéro 1 ! Le pilier gauche doit être polyvalent dans beaucoup de secteurs différents, surtout dans le rugby moderne. Il doit être bon dans sa tenue en mêlée, mobile, agile avec le ballon et je dirais aussi tacticien. Notre boulot premier c’est en mêlée et en face, le pilier droit est souvent référencé comme le puissant de l’équipe. Il faut donc un mélange de technique, de tactique et aussi une adaptation pour tenir dans cette phase de jeu. Aujourd’hui le meilleur c’est clairement Cyril Baille (pilier du XV de France), il a tout et représente bien ce qu’est un pilier gauche. Je ne changerais de poste pour rien au monde et pourtant j’ai commencé troisième ligne centre ! Vu mon gabarit un peu lourd, on m’a, petit à petit, descendu en deuxième ligne puis au poste de pilier gauche. J’y joue depuis mes 15 ans et je m’y sens bien.