Auteur d’un début de saison remarqué avec 6 feuilles de match (dont 3 titularisations), Luca Cutayar engrange du temps de jeu au centre de l’attaque Niçoise. Sur le banc et entré en jeu lors de la dernière rencontre face à Bourg-en-Bresse, le Niçois de naissance revient avec nous sur le match du weekend dernier. Il aborde également le dernier match du bloc face à Chambéry mais également sur son parcours. 

1)    Luca, question habituelle, quel regard portes-tu sur la rencontre face à Bourg-en-Bresse ?  

Déçu forcément du résultat et aussi du contenu. On n’a pas proposé grand-chose, on a même été dominé un peu partout. Honnêtement c’est compliqué de donner un avis car on a vite été mis en difficulté. Ils marquent un essai 1 minute après le coup d’envoi et un second avant la 10ème. On est mené 14-0 avant le quart d’heure de jeu, difficile comme entrée en matière. La seconde période est un peu meilleure car, finalement, on la perd « seulement » 3-0. C’est frustrant car on n’a pas l’impression d’avoir réellement proposé du jeu, on a eu du mal à enchainer et trouver des solutions. On doit mieux faire. 

2)    Ce genre de défaite, est-ce plus un accident ou un rappel ?  

C’est un non-match de notre part. On était sur une phase un peu montante après un bon match malgré la défaite à Valence-Romans et le bonus offensif face à Tarbes. C’est dommage car on a le potentiel pour accrocher ce genre d’équipes. Ce championnat est très compliqué car on peut gagner ou perdre plusieurs places selon le résultat. C’est très homogène, il y a 2 ans ou encore l’an dernier, il y avait plusieurs équipes au-dessus. Cette année, Valence-Romans semble être dans ce cas mais sinon tout le monde peut battre tout le monde. De bons joueurs, venant de l’échelon supérieur, arrivent en Nationale pour avoir du temps de jeu, ça se répercute sur le niveau général du championnat. Chaque match est difficile, ce sera notamment le cas samedi face à Chambéry. 

3)    Justement, Chambéry, c’est l’occasion de bien finir le bloc … 

C’est l’occasion de bien finir le bloc oui mais aussi repartir de l’avant. Chambéry est une équipe costaud devant, dure sur les impacts avec de la vitesse derrière. Ils ont eu pas mal de changements comparé à la saison dernière, il faudra se méfier. Aujourd’hui, quand on regarde le classement, ils sont nos concurrents directs (9ème pour le SOC contre 11ème pour le Stade Niçois). Il faut les battre, on ne peut plus se permettre de parler du contenu, il faut gagner. Le rugby est un sport de confiance, les 3 défaites consécutives au début de la saison ont fait mal aux têtes. Finir ce bloc sur une victoire permettrait de le clôturer sur du positif. Il ne manque pas grand-chose, on fait des entrainements de qualité, à nous de tout faire pour reproduire en compétition. 

4)    Personnellement comment juges-tu ton début de saison ? 

J’ai un peu plus de temps de jeu que les années précédentes, sur ce point-là je suis satisfait. Il me reste beaucoup de choses à travailler. Je suis aussi très auto-critique sur mes performances. Quand on gagne je suis content pour l’équipe mais pas forcément de certaines de mes actions. Je dois continuer à travailler pour progresser et être encore meilleur. Je pense que je dois travailler sur la lecture du jeu, savoir faire le bon choix au bon moment. 

5)    Parles nous de ton parcours et de ton passage à Toulon … 

Je suis né à Nice, j’ai débuté le rugby à l’âge de 4 ans à Saint-Laurent-du-Var. En cadet Alamercery je suis parti 1 an à Albi mais je suis revenu dans la région et au Stade Niçois. A 18 ans tout juste, je fais quelques matchs avec l’équipe première en fédérale 2. Ensuite je décide de partir prendre de l’expérience à Toulon, chez les Espoirs avant de revenir à Nice il y a 4 ans. 

6) À cette époque à Toulon, tu participes à des entrainements des pros et tu croises la route de très grands joueurs … 

 Oh oui ! J’ai appris pleins de choses. Une chose m’a surtout frappé, une chose essentielle dans le rugby : le détail. Par exemple, je participe à un entrainement avec les pros du RCT, je suis en défense sur une situation en mêlée. Je dois défendre sur Malakai Fekitoa (international all black). A peine je le quitte des yeux pour regarder la mêlée, le ballon sort et il s’était décalé et avait pris l’intervalle. Le moindre détail dans le rugby peut avoir de grosses répercussions. J’ai croisé également Mathieu Bastareaud, Ma’a Nonu, Chris Ashton ou encore Bryan Habana. C’était un autre monde. En Nationale, il y a de plus en plus de grands joueurs. Il y a deux ans, j’ai été frappé par l’aisance défensive et l’anticipation de Lionel Mapoé (champion du monde avec l’Afrique-du-Sud) quand il jouait avec nous à Nice. J’aime jouer contre des grands joueurs, ça me stimule mais je reste toujours concentré sur ma performance. Peu importe qui est en face, je vais tout faire pour lui marcher dessus. 

Issa Nissa