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En France depuis plus de 2 ans, Jemal Shatirishvili s’est imposé comme un maillon fort de la mêlée niçoise. Du haut de ses 140 kilos et après quelques petites blessures, le pilier droit a enchaîné les apparitions sous le maillot niçois, des apparitions remarquées notamment au poste de… talonneur. Jemal revient avec nous sur son début de saison, la confiance acquise lors du dernier succès face à Suresnes et également sur l’évolution du rugby géorgien. 

  • À froid, comment juges-tu la rencontre face à Suresnes ? 

Suresnes c’était un bon match. On a mis un petit quart d’heure pour entrer dans la rencontre mais après petit à petit on a réussi à mettre notre jeu en place. C’était dans la globalité un bon match, on a gagné avec le bonus offensif donc le contrat est rempli. Marquer plusieurs essais, c’est bien pour la confiance, c’est seulement la deuxième fois de la saison qu’on arrive à faire ça (Tarbes). On avait également la possibilité d’en mettre 2 ou 3 de plus mais bon le principal reste la victoire. Il faut qu’on enchaîne les victoires comme lors de la fin de la phase retour avec 4 succès consécutifs. Il nous reste 9 matchs pour remplir l’objectif du top 6, ce sera de gros matchs face à de belles équipes mais il faut gagner même chez les gros, à commencer par ce week-end à Albi. A posteriori, aucun match n’est facile dans ce championnat, il faut respecter toutes les équipes et jouer à fond toutes les rencontres. 

  • Un mot sur Albi votre prochain adversaire ? 

Ils sont en forme puisqu’ils restent sur 7 victoires consécutives donc leur niveau de confiance est à son maximum. Notre objectif, c’est de briser leur série. Ils sont complets, costauds devant et rapides derrière. Ils savent utiliser le ballon aussi donc on s’attend à un réel combat mais on est capables de le relever. On a déjà répondu à ce genre de match comme à Dax ou à Valence-Romans. Ça va piquer mais on répondra avec nos armes. Si on met tous les ingrédients, on aura un coup à jouer. 

  • Au niveau personnel, quel bilan fais-tu de tes derniers mois ?

J’ai été blessé au début de saison, je n’ai pas pu participer aux deux premiers matchs. Ensuite, comme l’équipe, on a mis du temps à trouver nos repères. On a enchaîné les bons résultats lors de la seconde partie de la phase aller, c’était mieux. On s’est retrouvé en tant que groupe. J’ai fait pas mal de feuilles de match. Quand tu enchaînes les apparitions, tu prends de la confiance et tu te sens mieux. 

  • Tu as notamment découvert le poste de talonneur … 

Oui c’est vrai ! À un moment donné il y a eu pas mal de blessures chez les avants. Sébastien Bruno m’a demandé si je pouvais dépanner, j’ai évidemment dit oui. Talonneur c’est bien différent que pilier droit. Tu cours beaucoup plus ! Après en mêlée on a eu de la réussite car avec mon poids on était très lourd, 20kg de plus dans la balance ça peut jouer. J’ai pris ce nouveau poste avec sérieux, je l’ai fait pour aider l’équipe mais je préfère quand même être pilier droit. Une évolution dans mon jeu ? L’enchaînement des matchs fait que je cours plus et je me sens bien. Plus je joue mieux je me sens.

  • Comment as-tu découvert le rugby ?

J’ai débuté le rugby assez tard en Géorgie, je devais avoir 12 ans. Ensuite, j’ai enchaîné les années et j’ai joué pour l’équipe nationale de -18 ans et -20 ans. On a été deux fois vice-champion d’Europe derrière la France. En 2016, je suis arrivé à La Rochelle. J’ai joué 3 saisons là-bas. Malheureusement j’ai subi pas mal de blessures mais j’en garde un bon souvenir. C’était ma première expérience hors Géorgie. Ensuite, j’ai fait le choix de partir à Aurillac pour aller chercher du temps de jeu. Le jeu là-bas colle au jeu géorgien, il est fait de puissance, de combat physique et aussi axé sur la conquête. Et puis je suis arrivé au soleil, à Nice en 2021. 

  • On voit le rugby géorgien en constante évolution, quel regard portes-tu sur ce changement ? 

Le rugby géorgien évolue bien ! On est en train de franchir des étapes, des paliers avec de grosses victoires dernièrement. Je pense notamment à l’Italie ou encore au Pays-de-Galles. Quand j’étais encore en Géorgie, il y avait 20 équipes dans le championnat, dont 15 dans la capitale. Aujourd’hui, il y a des équipes un peu partout dans le pays, le rugby se développe. On a plus d’expérience et ça se voit dans la formation. Nos équipes jeunes font de belles choses. Et puis également un des facteurs importants, on affronte de plus en plus de grosses nations. C’est en jouant les meilleurs qu’on progresse.

  • Pourquoi pas faire un coup lors de la Coupe du Monde fin 2023 ?

C’est possible ! C’est une poule compliquée (Australie, Fidji, Pays de Galles, Géorgie et Portugal) mais on peut faire quelque chose. La compétition se jouera en France et beaucoup de joueurs sont ici, donc ce sera comme à la maison.