Déplacement périlleux pour nos Niçois ce week-end avec une rencontre sur le terrain de Blagnac. Actuellement 6èmes au classement, les joueurs de la banlieue toulousaine réalisent un bon début de saison après leur demi-finale de l’an dernier. Corentin Penc’hoat, arrivé à Nice durant l’été, portait les couleurs de Blagnac lors de l’épopée de la saison dernière. Le demi-de-mêlée niçois nous dresse un portrait de cette équipe blagnacaise, invaincue depuis plus d’un an sur leurs terres (en phase régulière). 

1) Corentin, avant d’aborder Blagnac, parlons de la rencontre face à Massy. En première période, Nice domine largement mais ne rentre aux vestiaires « qu’ » avec un 3-0, avez-vous douté ? 

C’est vrai que lors de cette 1ère période, il y avait une nette domination de notre part. On jouait quasiment tout le temps dans leur camp, je crois qu’ils ont dû passer notre ligne des 40m à une ou deux reprises seulement lors des 40 premières minutes. On a eu pas mal d’opportunités mais on s’est précipité dans la zone de marque. Les conditions météo n’ont pas aidé, on a confondu vitesse et précipitation. Cela étant, il ne faut pas non plus oublier que Massy a proposé un rideau défensif très solide. Ils montaient très vite sur le porteur de ballon et mélangé au ballon glissant, on a eu du mal à mettre notre jeu en place. 

2) Et en deuxième mi-temps ? 

Le match s’est équilibré. On réussit à scorer mais eux marquent 2 drops rapidement et cela nous fait un peu mal à la tête. On met du temps à marquer des points et eux viennent quelques secondes et leur ouvreur claque 2 drops. Ils sont revenus avec une autre stratégie en jouant plus aux pieds mais on a réagi collectivement. C’est la force de ce groupe, il ne lâche jamais et on l’a vu à plusieurs reprises en ce début de saison. On savait que Massy était une équipe très accrocheuse, on a vu les précédents résultats. On a pris ce match très au sérieux. 

3) Grâce à cette victoire et aux défaites des concurrents, l’équipe prend la tête du championnat … 

Ce n’est pas la première fois qu’en cas de victoire on pouvait prendre la place de leader mais cela montre tout le travail que le groupe a accompli depuis la reprise. C’est une récompense pour un groupe qui vit bien et joue bien ensemble. Après, on veut rester à cette position et créer un écart avec les poursuivants. Le plus dur commence. 

4) Est-ce que gagner à Blagnac n’est pas le défi le plus difficile que le groupe ait à relever aujourd’hui ? 

Selon moi, gagner à Blagnac serait un exploit. Ils sont invaincus chez eux depuis plus d’un an en phase régulière. La saison dernière, seul Narbonne est venu faire match nul sinon que des victoires. C’est une équipe qui se base beaucoup sur la solidarité et le collectif surtout à domicile. 

5) Tu sais de quoi tu parles puisque tu jouais à Blagnac l’an passé. Peux-tu nous décrire un peu cette équipe ? 

C’est vrai, Blagnac c’est ma première expérience dans le monde « des grands ». J’ai pu faire mes armes là-bas donc j’y ai des souvenirs positifs. C’est une équipe très embêtante à jouer pour rester poli. Ils ne lâchent jamais en défense, c’est dans l’ADN du club. Les moyens sont limités donc ils se recentrent sur l’essentiel : la solidarité et le combat. C’est un mélange entre des vieux qui apportent leur expérience additionnée au fait de garder la tête froide avec des jeunes et leurs fougues. De plus, ils ont un excellent buteur, l’un des meilleurs de Nationale selon moi et il faudra s’en méfier : Antoine Renaud. Je le connais bien et Nice aussi. L’an dernier, il entre au match retour et fait gagner Blagnac quasiment avec son pied. Nice menait 9-12 et lui, petit à petit, enquille les pénalités à la fin de la rencontre. Il sanctionne les erreurs de l’adversaire. 

6) Pour toi ce sera un match à part non ? 

Ce sera un match particulier mais je donnerai tout pour le Stade Niçois. Je suis à Nice maintenant. J’ai gardé d’excellents souvenirs avec la demi-finale l’an dernier là-bas maintenant j’espère en avoir ici. Les battre chez eux serait incroyable mais il faudra être vigilant sur la discipline et faire un match quasiment parfait pour l’emporter. 

7) Comment se passe ton double projet étude/ rugby ? 

Très bien ! J’ai un emploi du temps aménagé en fonction du rugby. Le mercredi je vais par exemple en cours et en fonction des semaines, je peux y aller le lundi et le vendredi. Je suis actuellement le Programme Grande Ecole à Skema et j’aimerai me spécialiser en finance. À court terme j’ai une échéance, car en décembre ce sera les examens mais je suis serein. J’arrive à gérer la double casquette avec le rugby car le club et l’école sont conciliants. Ça me rassure car ce projet me tient à cœur. Le rugby ? Ça se passe bien aussi, j’ai vécu ma seconde titularisation samedi dernier. J’arrive à trouver mes repères petit à petit malgré quelques erreurs mais je travaille pour les gommer !