Comme annoncé en début de semaine, le duo Arnaud Vercruysse/ Alexandre Compan prend les commandes de l’équipe première du Stade Niçois pour la saison à venir. Une première collaboration pour ce duo qui se suit depuis de longues années. Une arrivée sur la Côte d’Azur pour deux entraineurs expérimentés qui ont l’ambition de remplir les objectifs du club et de mettre le jeu au centre du projet. Interview croisée.

Le CV des coachs :

Arnaud lui a un CV bien fourni. L’ancien jouer de Pau, Béziers et Dax, entre autres, a notamment pris les commandes de Béziers, Rodez, US Romans Péage, Aix-en-Provence, Bédarrides ou encore Châteaurenard. Il a également été consultant auprès de Bourgoin et de la sélection nationale belge.

De son côté, Alexandre n’est pas en reste. La saison dernière il était le manager de Suresnes en Nationale. Avant cela, il était en charge des équipes jeunes du Stade Français et du Racing 92 mais également de l’équipe Espoirs du club ciel et blanc. L’ancien joueur du Racing a également eu la casquette de manager de l’équipe de Bobigny en région parisienne.

L’interview :

  • Alexandre, Arnaud, c’est votre première collaboration, pourquoi avoir choisi de rejoindre le Stade Niçois ?

Alexandre : Plusieurs facteurs sont entrés en jeu, d’abord le facteur de l’histoire. Ce club a un passé, une histoire au haut niveau et cela donne envie de participer à cette « reconquête » et atteindre la division supérieure. Ensuite évidement il y a la question du projet. Le club a des ambitions et s’en donne les moyens avec un bel environnement : les installations, la formation se développe et également le cadre de vie qui n’est pas négligeable. Arnaud ? On a toujours eu une relation lointaine. On s’est connu quand j’étais à Bobigny et lui à Rodez. On a énormément échangé ces dernières années. On a la même vision du rugby donc ça aide. On a gardé le contact et quand l’opportunité de travailler ensemble est apparue on s’est dit pourquoi pas !

Arnaud : C’est un club ambitieux et je pense qu’il y a un environnement favorable pour remplir les objectifs. Le travail réalisé par David ces dernières années a été monstrueux. Ça nous met la pression en quelque sorte mais nous arrivons dans un club et une équipe qui a des bases solides. J’aime à dire que la pression nous permet d’aller puiser encore plus loin, d’aller chercher des ressources dont tu n’as pas idée. Et puis personnellement, c’était l’opportunité de retrouver le terrain. Alexandre ? Il y a une estime et un respect mutuel important. J’aime beaucoup chez lui sa capacité analytique. On est raccord, complémentaire et on est sur la même longueur d’onde, notamment sur le fait qu’une saison c’est avant tout une aventure humaine.

  • Quelle identité de jeu voulez-vous imposer à votre équipe ?

Alexandre : Avec Suresnes j’ai affronté à deux reprises le Stade Niçois, donc j’ai vu de quoi ils étaient capables. Le club a une identité de jeu et on ne veut pas la révolutionner, au contraire, on va s’appuyer sur l’existant qui est déjà très bon. La mission sera d’allier cette identité offensive, être capable de produire du jeu et d’amener le ballon dans les zones libres, à l’identité défensive, ce savoir-faire niçois avec une défense dure, rude et compacte. On veut que les joueurs jouent la même partition avec du mouvement et un peu de folie. J’aime dire « mettre de l’ordre dans le désordre ». Ensuite notre rôle sera d’amener de la confiance aux joueurs pour qu’ils puissent oser. Alors oser des choses c’est bien, ça créé de l’incertitude chez l’adversaire mais il faut de la rigueur aussi pour cadrer tout ça.

Arnaud : C’est compliqué de répondre car c’est beaucoup trop tôt mais ce qui est sûr c’est qu’on ne révolutionnera pas le jeu niçois. Le rugby est basé sur des fondamentaux qu’il ne faut absolument pas négliger comme une bonne conquête et une défense robuste. Ensuite, ce qui sera important c’est cette volonté de jouer et de récupérer le ballon le plus vite possible en cas de perte de la possession. Je donne beaucoup d’importance à l’aspect défensif et au jeu sans ballon car sur un terrain, 1 seul joueur a le ballon dans les mains. On va fortement s’appuyer sur cette identité niçoise car le travail réalisé ces dernières années a été remarquable. Ce sera un gain de temps considérable. Les deux dernières saisons, Nice a montré qu’il pouvait être un rouleau compresseur, imposer son jeu de puissance avec une belle organisation. Le rugby est un sport de combat où il faut dominer psychologiquement et physiquement l’adversaire. Nice sait le faire et Nice était craint pour ça, notamment il y a deux ans (première saison en Nationale). On veut retrouver cet état d’esprit.

  • Enfin, quels sont vos objectifs à tous les deux ?

Alexandre : Le club et notamment les dirigeants ont fixé très clairement les objectifs. J’aime beaucoup cet état d’esprit car le club se donne les moyens notamment avec ce groupe de qualité. On est content de pouvoir compter sur un bon groupe et un recrutement bien mené. Ensuite, notre état d’esprit est aussi basé sur la manière. C’est-à-dire qu’on accordera de l’importance à la façon dont nous allons procéder sur le terrain et en dehors. La manière dont on parviendra à atteindre nos objectifs est tout aussi importante que l’objectif en lui-même. Une saison est longue, c’est une aventure humaine avant tout.

Arnaud : On va se focaliser sur l’aspect humain. Il faudra vivre dans l’instant présent et cela passe par regarder autour de soi. La pression du résultat sera là certes, c’est le quotidien des équipes de haut niveau mais il faudra regarder avec attention la manière dont on fait les choses. Le groupe est de qualité avec un mélange d’expérience et de jeunesse. Le staff aussi va beaucoup nous apporter. Avec Alex on est conscient que le championnat de Nationale est de plus en plus dur et qu’il faut être performant tous les week-ends. On va s’appuyer sur tous les monde pour réussir, tout le staff, Martin (team manager), Viktor et Romain (préparateurs physique), le staff médical, les intendants, etc … On apprend aux côtés de tout le monde et la moindre information peut être décisive donc l’échange sera primordial pour notamment impliquer tout le monde. Le mot d’ordre est évidement plaisir, il faudra que les joueurs prennent du plaisir sur le terrain sans être égocentrique.