Arrivé en provenance de Mont-de-Marsan en 2020, Agustin Ormaechea s’est imposé comme un leader du groupe dès les premiers jours. L’international uruguayen apporte toute son expérience du haut niveau à un des postes clés du rugby, celui de demi-de-mêlée. Plusieurs jours avant la dernière journée de championnat face à Suresnes, Agustin revient pour nous sur cette course aux phases finales, ses relations avec les sud-américains du groupe et sur la Coupe du Monde 2023, et un France-Uruguay.

  • Agustin, un petit retour sur la défaite à Chambéry, comment juges-tu ce match à froid ?  

C’était un match compliqué, 37 points encaissés c’est trop. On a eu des soucis en défense, on n’a pas trouvé les repères collectifs en général. Il n’y avait pas les ingrédients essentiels donc on n’a pas pu mettre en place notre jeu car on n’avait pas le ballon ou on n’arrivait pas à le conserver. On est passé un peu à côté de ce match mais on va l’utiliser pour sortir une belle performance ce week-end et lors des barrages. On est déçu de notre performance mais il faut passer à autre chose, repartir au combat et se focaliser sur les prochaines échéances.

  • Selon toi, quels sont les points à régler avant le match de barrage ?

Cette saison on est dangereux quand on a le ballon, mais dès qu’on perd la possession on recule, on commet des fautes et on prend des points « faciles ». Il faut qu’on arrive à trouver cet équilibre dans le jeu et retrouver cette solidité défensive. Notre deuxième partie de saison est meilleure du point de vue offensif donc il faudra surfer sur cette dynamique. On trouve plus de solutions et de brèches. Après on arrive dans les matchs clés où tous les points compteront donc défensivement il faudra être costaud.

  • Quel est l’objectif contre Suresnes ?

Gagner pour prendre de la confiance avant le barrage c’est l’objectif numéro un. Ensuite le contenu sera important, il faudra être au maximum de l’exigence durant 80 minutes. En face, Suresnes viendra sans pression et jouera les coups à fond, à nous d’imposer notre jeu et notre rythme. Il faut trouver les repères offensif et défensif qu’on n’a pas trouvé à Chambéry. Ce match est vraiment important car c’est le dernier avant les barrages, il va déterminer dans quel état d’esprit on va arriver lors du match décisif. Suresnes est une équipe joueuse, elle viendra pour bien finir leur saison. Au match aller on avait mal joué (défaite 29-12) donc il faudra être au niveau.

  • Dans l’effectif, il y a 4 sud-américains, qu’est-ce que ça change pour vous ?

C’est toujours sympa d’avoir des compatriotes dans l’effectif. Je connais Jeronimo Negrotto depuis longtemps, on a notamment joué ensemble à Mont-de-Marsan. On passe également beaucoup de temps ensemble avec Ignacio et Martin, on fait pas mal de barbecues. Le fait de parler ta langue maternelle et faire des choses traditionnelles de chez toi ça fait du bien. Avec Jeronimo on n’est plus très jeune, surtout lui, donc on a pensé faire un truc ensemble. On a voulu amener un peu de notre culture ici en France, on a lancé cette marque « KANKAY ». Pour nous, dans notre culture, les barbecues sont vraiment des moments de convivialité.

  • Dans un an et demi aura lieu la Coupe du Monde en France, l’Uruguay affrontera la France en phase de poule, un match spécial pour toi, est-ce que tu y penses ?

Oui clairement, j’y pense un peu. Les souvenirs d’une Coupe du Monde restent toute ta vie comme la dernière au Japon mais là c’est différent. Elle se passera ici, en France. Ça fera 10 ans que je suis ici, c’est mon deuxième pays, et en plus on affronte les Bleus ! Ça sera beau mais surtout très compliqué car aujourd’hui le XV de France fait partie des meilleures équipes du monde. Dans la poule on jouera également les Blacks et l’Italie, rien que ça. On affrontera les Italiens ici à Nice donc ce sera mon match à domicile. Celui-là aussi sera très spécial pour moi.